A Saint-Rémy-l’Honoré, les nids de chenilles processionnaires du pin sont de plus en plus nombreux.

En parcourant notre village, dans le cadre de l’ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) j’ai pu relever un grand nombre de sapins étaient porteurs de nombreuses boules soyeuses blanches, qui sont des nids de chenilles processionnaires. C’est un vrai fléau, qui n’est pas prêt de disparaitre ou du moins se limiter avec le réchauffement climatique.

La processionnaire du pin ou Thaumetopoea pityocampa
Comme toute chenille, il s’agit de la larve d’un papillon, ici un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa. On repère sa présence dans les arbres par ces boules soyeuses qui se sont formés depuis septembre et qui n’ont pas arrêtés de grossir jusqu’en décembre.
La femelle du papillon pond une colonie de 100 à 300 individus exclusivement sur des arbres résineux, le plus souvent des pins ou à défaut des sapins ou des cèdres. Les larves se nourrissent des aiguilles, provoquant un affaiblissement important de l’arbre qui devient plus fragile vis-à-vis d’autres ravageurs ou parasites.

Du cocon à la chenille
Le gros cocon dans lequel la colonie va passer l’hiver est souvent en bout de branche, exposé au sud. Les chenilles, de couleur brune et noire, jaune dessous, mesurent jusqu’à 4 cm, et ont le corps recouvert de poils très urticants. Il peuvent provoquer démangeaisons, réactions allergiques, troubles oculaires ou respiratoires, chez l’être humain et en particulier chez les animaux qui, en se léchant pour se nettoyer, peuvent se causer des lésions à la langue. Les poils des chenilles peuvent tomber de l’arbre, être emportés par le vent et même projetés par les chenilles lorsqu’elles se sentent menacées. Il n’est donc pas nécessaire d’être en contact direct avec les chenilles pour en supporter les inconvénients.

Ces processions à la queuleuleu, c’est en ce moment
Au printemps, à partir de février, les chenilles descendent de l’arbre, en file indienne, et s’enfouissent à quelques centimètres sous terre pour former une chrysalide puis un papillon qui s’envolera de juin à août.

Comment lutter contre cet envahisseur
Le plus simple, pour ne pas subir ces démangeaisons urticantes, faire intervenir un professionnel

Il existe d’autres possibilités pour agir :

  • L’échenillage, consiste à couper les branches porteuses de pontes ou nids, à l’aide d’un sécateur à long manche ou à perche, puis à les brûler. Action à réaliser sur les nids en hiver après les avoir repérés, avant le départ des chenilles. Mais gare aux poils urticants ! Vêtements couvrants, gants, lunettes et masque sont de rigueur. Les anciens nids restent urticants, mieux vaut les enlever. (perso j’ai employé cette méthode un peu barbare, mais efficace)
  • Le piège mécanique, pour intercepter les chenilles lors de leur descente de l’arbre. Sans attractif, sans insecticide, c’est un anneau en plastique qui se fixe autour du tronc et collecte les chenilles dans un sac hermétique contenant de la terre. Attendre ensuite que les chenilles se transforment en chrysalides pour les trier de la terre sans risque urticant et les brûler. Prévoir un piège par arbre portant des nids. Simple, sans risque, non polluant et peu coûteux ! Juste de la patience… On peut aussi placer des bandes de glu autour du tronc comme indicateur. (On peut remarquer cette méthode de lutte sur de nombreux arbres, notamment dans les parcs de certaines communes comme à Montfort-l’Amaury, aux tours Anne de Bretagne)
  • Le traitement biologique, à base de Bacillus thurengiensis, bactérie pathogène spécifique des chenilles, non toxique, utilisable en agriculture biologique. Conduit à l’arrêt de l’alimentation des chenilles et à leur mort. Il est à utiliser de septembre à décembre.
  • Le piégeage par confusion sexuelle attire les papillons mâles par des phéromones sexuelles de synthèse. Les papillons sont capturés dans le piège ou sur les plaques de glu. À utiliser de juin à septembre pendant le vol des adultes, en quantité suffisante par rapport à la surface à traiter.
  • La prévention agroécologique, favorise la régulation naturelle, en installant des nichoirs à mésanges qui mangent les chenilles, la mésange charbonnière en particulier les mange à tous stades et perfore les cocons ! Plus de biodiversité en général est favorable, le coucou gris et la huppe fasciée consomment les chenilles, comme le calosome, redoutable prédateur coléoptère ou la micro guêpe qui parasite les chenilles.

Autre fléau, la chenille processionnaire du chêne
Autre insecte lépidoptère que j’aborderai dans un autre article.
Attention à cette chenille processionnaire du chêne, de caractéristiques et lutte semblables, sauf pour le piège autour du tronc car elle ne s’enfouit pas au sol mais reste dans le cocon pour la métamorphose.

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